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Althea Gibson

Vous connaissez Althea Gibson ? C'est l’une des meilleures joueuses de tennis du monde. Pionnière déterminée et talentueuse, elle fut la première femme noire à participer au tournoi de Forest Hill (futur US Open) et à gagner. Elle fut aussi la première femme noire à remporter un tournoi du Grand Chelem à Roland-Garros, en 1956, alors que chez elle, aux États-Unis elle ne peut pas boire à la même fontaine qu'un·e Blanc·he. L’année suivante, c’est Wimbledon : à 30 ans, elle se voit remettre le trophée des mains de la jeune reine d’Angleterre Elizabeth II. En parvenant au sommet dans une Amérique profondément raciste (et sexiste), Althea Gibson ouvrit la voie à de nombreux·ses champion·nes.



1927, Silver, Caroline du Sud, Etats-Unis.

Althea Gibson est une enfant des champs de coton. Ses deux parents, métayers dans une ferme cotonnière, sont des esclaves modernes. Durement frappés par la Grande Dépression, ils émigrent à New-York peu de temps après sa naissance.


Dans les rues d’Harlem, un sport fait fureur : le paddle-tennis. A 12 ans, Althea est la championne de paddle-tennis de New York. Elle découvre le tennis et, à 17 ans, remporte son premier tournoi national. Rebelote l’année suivante. Elle remportera le titre 10 ans de suite.


Aux Etats-Unis, la ségrégation raciale légale règne. Althea Gibson ne peut pas s’inscrire aux compétitions majeures du pays. Le règlement n’est pas explicitement raciste mais il y a une ségrégation de fait sur le circuit des tournois de tennis : pour y accéder, il faut gagner des tournois organisés dans des clubs réservés aux Blanc·hes.


Son but : disputer le championnat national de Forest Hill, le futur US Open, un des 4 principaux tournois de tennis du monde. C’est là qu’intervient Alice Marble, une championne blanche, 18 Grand Chelems au compteur, et sa lettre ouverte au vitriol à la fédération américaine de tennis :


"Si Althea Gibson représente un défi pour la génération actuelle de joueuses, il n’est que juste qu’elles relèvent ce défi. L’entrée des Noir·es dans le tennis national est tout autant inévitable que cela est déjà arrivé dans le base-ball, le football ou dans la boxe."

A l’été 1950, Althea Gibson y participe finalement et dispute son premier match contre la favorite, Louise Brough, une blonde californienne. Sous les insultes racistes qui tombent des tribunes, elle mène. C’est une grande première. Même si elle perd au second tour, sa carrière est lancée et sa participation au tournoi en pleine ségrégation raciale marque déjà l’Histoire. Elle le gagnera 7 ans plus tard.


Le 26 mai 1956, encore une première : Althea Gibson remporte le tournoi du Grand Chelem de Roland-Garros – en simple et en double. L’année suivante, c’est Wimbledon. Là encore, elle fait impression : la jeune reine Elisabeth II descend sur le terrain lui remettre le trophée et lui serrer la main (alors qu’on ne touche pas la Reine !).


Le 11 juillet 1957, Althea Gibson est accueillie triomphalement à New York. Pourtant, dans sa Caroline du Sud natale, elle ne peut toujours pas boire aux mêmes fontaines que les Blanc·hes...


Au cours de sa carrière, Althea Gibson remporte 11 tournois du Grand Chelem (simple, double, double mixte). Elle est numéro une mondiale en 1957 et 1958 et la première femme noire à faire la couverture du Time. Depuis 1971, elle est membre de l’International Tennis Hall of Fame et entre au Panthéon des légendes du sport. Élégant pied de nez à l’interdiction d’utiliser les vestiaires durant certaines compétitions.


"Althea a été pionnière pour tout le tennis, pas seulement le tennis féminin." - Serena Williams

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