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Audre Lorde

Vous connaissez Audre Lorde ? Elle se disait poétesse, guerrière, mère, lesbienne, noire. Elle utilisa sa poésie comme arme de combat pour donner une voix aux personnes minorisées et réduites au silence par la société états-unienne. Elle n’eut de cesse de combattre, dans sa vie et dans ses textes, le racisme, le sexisme, l'homophobie et toutes formes d'injustices sociales et d'exploitation.



Audre naît en 1934 à Harlem, New York. Ses parents, d’origine caribéenne, mettent l’éducation au cœur de leur projet migratoire de réussite sociale. Ils essayent de la protéger, elle et ses sœurs, de la violence des rapports sociaux de classe, de race, de sexe de la société étasunienne de l’époque. Ils n’en parlent pas.


Un jour, dans le métro new-yorkais, elle fait l’expérience du racisme. Audre est une enfant. Le choc est violent. Elle prend conscience que sa négritude dérange. Elle prend aussi conscience que le silence de ses parents ne l’a pas protégée.


"Nos silences ne nous protègeront pas."

Les livres occupent une place importante dans son enfance et sa jeunesse. A 13 ans, elle intègre un lycée à majorité blanche où elle rejoint un club de filles passionnées par la poésie.


Audre écrit de la poésie pour survivre, pour conjurer ses peurs, pour apprendre de ses peurs, pour rester debout. Elle écrit dans le métro.


Pour poursuivre ses études de littérature à l’université, elle est aide-soignante la nuit. Elle sera aussi ouvrière, aide-bibliothécaire, bibliothécaire puis professeure de littérature anglaise à l’université.


En 1962, elle épouse Edwin Rollins, un homme homosexuel, avec qui elle a deux enfants. Cette union leur permet de vivre leur vie librement. En 1966, Audre est invitée comme poétesse en résidence à l’université de Tugaloo dans le Mississippi. Elle y rencontre Francis Clayton qui sera sa compagne pendant plusieurs années.


Audre écrit, elle publie des poèmes, des essais et un roman Zami, qu’elle qualifie de "biomythographie". Elle se bat contre le cancer, d’abord du sein, puis du foie (qui finira par l’emporter en 1992).


Elle se dit "poétesse, guerrière, mère, lesbienne, noire". Audre brise les silences, met des mots, transforme cette parole en action. Pour elle, la poésie est un acte révolutionnaire.


"On ne détruit pas la maison du maître avec les outils du maître."

Audre a commencé à parler "tard", à 5 ans. Toute sa vie, elle refusera d’être réduite au silence. Elle lutte par la poésie, par l’enseignement, par la parole et par le militantisme contre l’invisibilité et le silence imposés aux personnes exploitées, minorisées en raison de leur classe sociale, leur race, leur sexe, leur sexualité.


Audre fait les liens. Comme Sojourner Truth avant elle, elle dénonce la hiérarchisation des multiples formes d'oppression et prône une lutte globale pour la justice sociale. Sa prose et sa poésie sont des armes pour les mouvements pour les droits civiques, pour la libération des femmes et des homosexuelles, pour les artistes noires.


Peu avant sa mort, elle prend le nom de Gamba Adisa, "Guerrière : celle qui se fait comprendre".


"Quand le soleil se lève, nous avons peur qu'il disparaisse. Quand il se couche, nous avons peur qu'il ne se lève pas le lendemain. Quand nos ventres sont pleins, nous redoutons l'indigestion. Quand ils sont vides nous craignons ne plus jamais avoir à manger. Quand nous aimons nous avons peur que l'amour s'évanouisse. Quand nous sommes seuls nous avons peur qu'il ne revienne jamais. Et quand nous parlons nous avons peur que nos mots ne soient pas entendus ni accueillis; Mais quand nous nous taisons nous avons peur aussi. Alors mieux vaut parler et se rappeler que nous n'étions pas censés survivre."


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