Vous connaissez Maria Sybilla Merian ? Peintre, exploratrice et naturaliste, Maria Sibylla Merian a bouleversé l’histoire des sciences avec ses travaux sur les insectes. Grande observatrice de la nature, elle fut une pionnière de l’écologie en mettant en évidence les rapports qu’entretiennent les insectes et leur plante hôte et leur transformation de larve à adulte. Dans ses livres illustrés, elle révéla de nombreuses espèces encore inconnues dans l'Europe du XVIIe siècle.
Maria naît à Francfort en avril 1647. Fille d’un graveur et éditeur allemand, elle grandit dans un univers artistique.
A 13 ans, elle collectionne les vers à soie et observe patiemment leur évolution en papillons. Elle agrandit progressivement sa collection à toutes les chenilles et publie un premier livre qui leur est consacré en 1679.
A l'époque, on considère encore, comme du temps d’Aristote, que les insectes sont issus d’une génération spontanée de la matière en putréfaction.
Maria observe la nature et peint plantes et insectes de manière naturaliste. Elle s'éloigne des codes alors en vigueur qui veulent une peinture métaphorique illustrant la Bible. Pour elle, la mouche n'incarne pas le péché, le papillon ne représente pas l'âme ressuscitée... Elle reproduit dans ses gravures les insectes tels qu’elle les voit, tels qu'ils sont - quitte à se disputer avec son mari, lui aussi graveur mais plus conservateur.
A 38 ans, après 20 ans de mariage, elle se déclare veuve alors que son mari est encore en vie et part pour Amsterdam. Dans cette ville en pleine effervescence intellectuelle, elle visite les "cabinets de curiosité", très à la mode à l’époque et s’intéresse à la provenance des espèces exposées.
Maria commence à projeter un voyage au Suriname, alors colonie hollandaise. Elle vend des tableaux, pose une souscription sur le livre qu'elle éditera à son retour et obtient une bourse des notables d’Amsterdam qui la soutiennent dans son projet. Elle part avec sa fille cadette pour un voyage censé durer 5 ans.
Au Suriname, elle se rapproche des Amérindiens qui lui font découvrir des plantes médicinales et des espèces d’insectes encore inconnues en Europe.
Après 2 ans d’exploration, elle tombe gravement malade et doit écourter son séjour. Dans ses bagages, elle transporte de nombreux croquis et plein de découvertes passionnantes.
Elle réalise le livre qui la rend célèbre, Metamorphosis Insectorum Surinamensium : 72 illustrations commentées expliquent la relation écologique entre les plantes et les insectes et détaillent les stades de leur métamorphose.
La découverte du stade larvaire de l’insecte et de la plante hôte par Maria Sybilla Merian vient poser les bases de l’écologie : l’étude des rapports qu’entretiennent les êtres vivants avec leur milieu.
Publié en 1705, ce livre est un succès. Ses ouvrages précédents sont réédités. Ses gravures se vendent jusqu’en Russie où le tsar Pierre le Grand lui en achète jusqu’à sa mort, en 1717.
Plusieurs espèces vivantes sont baptisées en femmage à Maria Sibylla Marian.
Son travail est redécouvert au XXe siècle et on la retrouve sur les billets de 500 Deutsche Mark dans les années 1950.
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